CONJONCTURE : L’ACTIVITÉ TOURISTIQUE EN 2023 DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

Ce qu'il faut retenir

Après une année 2022 probablement record, cette saison touristique 2023 déçoit certains professionnels même si la fréquentation touristique reste très importante.

Ainsi, du côté de la clientèle française on enregistre une baisse de 5% des nuitées entre le 1er juillet et le 20 aout 2023 par rapport à la même période l’année dernière. Le niveau reste toutefois supérieur à celui de 2019 (+5%).

Cette baisse de la clientèle française qui semble s’observe sur l’ensemble du territoire français s’explique de de plusieurs manières. En premier lieu, il est probable qu’un retour aux habitudes pré-covid s’opère avec des départs vers l’étranger en hausse. Il est à rappeler que ces 2 dernières années, le niveau de fréquentation des Français a été exceptionnel sous l’effet de la crise sanitaire. Par ailleurs, le contexte inflationniste et par conséquent de baisse du pouvoir d’achat a probablement freiné le départ de certains ou réduit leurs déplacements dans le temps.

Concernant les dépenses, il s’avère que le budget vacances n’est pas extensible et les foyers qui n’ont pas annulé leurs déplacements du printemps doivent à présent limiter certaines de leurs dépenses en été. Le 1er poste touché est la restauration. 

D’après l’étude nationale sur les intentions de départ d’avant-saison 46% des vacanciers envisageaient de moins fréquenter les restaurants cette année, soit 8 points de plus que l’année dernière. Concernant les hébergements, ils étaient un peu plus nombreux à aller vers des hébergements moins coûteux (36% soit 3 points de plus). (Source : ADN Tourisme et CRT de France – Juin 2023).

Il est aussi possible que l’on assite à un meilleur rééquilibrage de la fréquentation touristique sur l’année dans notre territoire. En effet depuis le début de l’année la fréquentation française est globalement stable (-1%) grâce à de très bons résultats au printemps. Les conditions de cette période où la météo est très agréable mais sans chaleur excessives, où la fréquentation est moindre et les prix plus attractifs ont cette année attirées davantage de touristes. 
L’arrière-saison pourrait également bénéficier de ce même engouement.

Concernant la clientèle étrangère, on observe des situations différentes selon les clientèles :
 

1. Celles qui avaient été très présentes les 2 dernières années – Belgique et Suisse – le sont un peu moins (respectivement -1% et -8% sur la période 1er juillet-20 août). 
2. En revanche, celles qui nous avaient fait défaut sur cette période – Royaume-Uni et Italie – sont très présentes avec des hausses de 11% et 18% sur ce cœur de saison.

A noter, la clientèle allemande qui reste très fidèle au territoire avec une légère hausse de 2% sur la période ainsi que les Etats-Unis qui affiche une hausse de 19% du 1er juillet au 20 août.
 

L'avis des professionnels 

Après un début de saison qui avait donné satisfaction à près de 9 professionnels sur 10, ce cœur de saison est plus mitigé. 

Ainsi 85% des professionnels interrogés estiment avoir enregistré une bonne fréquentation sur la période juillet-août dont 17% la jugent très bonne (versus 28% en début de saison). C’est en dessous des résultats des années passées. A noter également que pour 13% d’entre eux cette saison est considérée comme mauvaise. Les professionnels situés sur le balnéaire-littoral sont moins satisfaits que les autres. Le mois d’août notamment n’a pas tenu ses promesses avec seuls 76% des professionnels satisfaits de l’activité réalisée sur cette période.
 

Les restaurateurs semblent avoir réalisés une plus mauvaise saison que les autres activités touristiques. Ainsi seuls 54% des restaurateurs interrogés estiment avoir faits une bonne saison, c’est-à-dire que 46% d’entre eux estiment leur saison mauvaise. Ils sont en 1ère ligne des ajustements budgétaires que les touristes sont obligés de faire cette année compte-tenu de la baisse du pouvoir d’achat/inflation qui pèse sur les ménages. La guerre en Ukraine est également un des éléments relevés par 24% des professionnels pour expliquer la désaffection de certaines clientèles. La météo, quant à elle, est le plus souvent un facteur d’attractivité mais elle joue aussi contre les professionnels quand les chaleurs deviennent excessives comme en cette 3ème semaine d’août. Pour le littoral, la prolifération de méduses a semble-t-il été également un élément supplémentaire qui a concouru à l’absence de clientèles à certains moments.

Il n’en reste pas moins de que de très nombreux touristes ont profité de leurs vacances sur notre territoire et notamment des clientèles françaises en provenance de Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’Ile-de-France, et des Hauts de France. 

Les étrangers les plus présents sont quant à eux venus d’Allemagne, de Belgique et d’Italie.
81% des professionnels sont confiants quant à la suite de la saison. 16% sont peu confiants. Là encore ce sont surtout les restaurateurs qui s’inquiètent ainsi que les gestionnaires de campings et propriétaires de chambres d’hôte et notamment sur le littoral.

Fréquentation globale

On observe dans les Bouches-du-Rhône une fréquentation comparable à celle de 2022 les 8 premiers mois de l’année. Le département conserve ainsi un niveau de fréquentation supérieur à celui de 2019 (-1% par rapport à 2022 et +9% par rapport à 2019). 
Si l’hiver (+0% et +10% respectivement) et printemps (+2 % et +11% respectivement), le département conserve un niveau de fréquentation comparable à celui de 2022, cet été il accuse comme la plupart des départements français un retrait de 5% de la fréquentation par rapport à 2022 sur la période 1er juillet-20 août. Il garde un néanmoins un niveau de fréquentation supérieur à celui de 2019 sur cette même période (+5%).

Les vacances de Printemps (8 avril – 9 mai) constituent généralement le lancement de la saison touristique pour notre département. 

Cette année, la fréquentation a été en hausse de 12% par rapport à 2022 (+29% par rapport à 2019), en raison notamment d’un calendrier plus favorable cette année que les années précédentes avec 4 week-ends « à rallonges » (1er, 8 mai, Ascension et Pentecôte) contre un seul en 2022 (Ascension), le 1er et 8 étant un dimanche en 2022 (lundi en 2023).

- Le week-end de Pâques (8-10 avril). Il était cette année le week-end de la 1ère semaine de vacances, durant laquelle seule la zone A était en vacances. En 2022, le week-end de Pâques tombait le 2 è week-end des vacances de printemps, alors que les zones A et B étaient en congé et en 2019, le 3è week-end, où les 3 zones étaient en congé. Le calendrier était par conséquent moins favorable au tourisme cette année que les années précédentes. Ainsi, la fréquentation de ce week-end de Pâques, même si elle reste importante, est en net retrait par rapport à 2022 (-15% des nuitées). Elle conserve en revanche un niveau proche de celui de 2019 (-4%).

- Le week-end du 1er mai (29 avril – 1er mai). Cette année, le 1er mai était un lundi contre un dimanche en 2022 et un mercredi en 2019. Le calendrier, plus propice en 2023 qu’en 2019 et surtout qu’en 2022, on observe dans le département une hausse de la fréquentation (+28% de nuitées touristiques françaises par rapport à 2022, +84% par rapport à 2019).

- Le week-end du 8 mai (6 - 8 mai). Comme le 1er mai, le calendrier du 8 mai était également cette année plus propice aux déplacements. Sans surprise, on constate cette année, un accroissement important de la fréquentation durant ce week-end prolongé (+52% par rapport à 2022 et +50% par rapport à 2019).

- Le week-end de l’Ascension (18-21 mai). Ce week-end de l’Ascension a été marqué cette année par une météo peu propice. Malgré ce, on observe une fréquentation comparable à celle observée en 2019 (+2%), en léger retrait par rapport à 2022 (-11%). Il faut rappeler que l’an passé, l’absence de pont les 1er et 8 mai avait entrainé un report de fréquentation sur les autres week-ends « à rallonges ».

Ainsi sur les 3 week-ends fériés de mai, le département affiche 13% de nuitées touristiques françaises supplémentaires par rapport à 2022 (+33% par rapport à 2019).

In fine, on observe une baisse de la fréquentation durant les week-ends de Pâques et de l’Ascension, mais une augmentation sur les week-ends des 1ers et 8 mai. La fréquentation touristique s’est ainsi mieux répartie cette année sur l’ensemble de la période.

Le mois de juin, quant à lui, si on le considère hors week-end de la Pentecôte qui était en juin en 2022, a connu une fréquentation touristique française comparable à celle de l’année dernière (-2% par rapport à 2022, +0% par rapport à 2019).